Il était une fois...

mort n.
Être humain qui a cessé de vivre.

Bizarre comme le dictionnaire donne une définition aussi courte d'un mot qui effraie tant d'humains depuis des millénaires. Pourtant, elle est partout et parfois même sans que l'on ne s'en rende compte. En fait, l'être humain est égocentrique. Tant que la mort ne s'approche pas de lui, il n'y fait pas attention...

C'était aussi mon cas, avant que la mort ne me frappe de plein fouet...

Je m'appelais Dahlia Green. Je n'avais que vingt-sept ans. J'étais actrice. Une actrice reconnue par le monde pour son talent et sa beauté. N'ayant pas grandi dans un monde où le luxe était normal, quand la fortune s'installa, je crois que l'on peut dire que j'ai vraiment perdu la tête. N'écoutant plus que mes envies et mes faux amis, je sombrai dans la débauche, l'alcool et les drogues dures que les fêtes me proposaient. Bientôt, je devins plus célèbre pour mes frasques que pour mes rôles... Il faut dire que plus aucun ne fut proposé. Qui aurait voulu d'une jeune ivrogne, droguée instable ? Mais ça, c'était le cadet de mes soucis. J'avais l'argent, j'avais une certaine gloire... Et surtout, je pouvais m'amuser comme bon me semblait.

Une nuit, après avoir bu et fait la fête comme jamais, je décidais de rentrer accompagnée de mes amis. L'alcool m'ayant persuadée que j'étais apte à conduire, je m'installais derrière le volant et m'engageais sur la route. Sauf que des paparazzis, nous ayant vu quitter la boite de strip-tease, ils nous prirent en chasse afin d'avoir plus de photos croustillantes. Oubliant toutes les bases du code de la route et laissant ma colère me dominer, je me mis à rouler bien au dessus de la limitation, évitant de justesse les obstacles dressés devant moi.
Je tins la distance sur plusieurs kilomètres. J'arrivais aux abords d'un petite ville.

« ON ARRIVE A WALHAVEN !!! », me hurla l'une de mes amies, rendue hystérique par la vitesse.

Aucune n'avait peur. Aucune ne pleurait. Aucune ne s'inquiétait. En fait, nous n'étions plus nous même. Les rires et les cris se mélangèrent. On ouvrit les fenêtres, on mit la musique à fond et on laissa l'ivresse nous emporter, chantant à tue-tête. Jusque là, je regardais la route mais voyant mes amies provoquer les paparazzis, je ne résistais pas à la tentation moi aussi. Je tournais la tête afin de voir ce qui se passait. Je riais, sortais mon bras afin de leur faire des gestes obscènes...

« DAHLIA PUTAAAAIN ATTENTION !!!!!! »

Je me retournais à temps pour voir que je roulais sur l'autre voie, à contre sens. Un camion klaxonna de toutes ses forces. M'agrippant au volant, je donnais un coup de volant brusque sur la droite. Et là, la peur s'insinua dans notre sang annihilant tous les effets des drogues et de l'alcool. L'état d'euphorie laissa place à une peur froide. Les pleurs remplaçaient les rires et les cris qui résonnaient faisaient froids dans le dos. J'évitai de justesse le camion... Pour aller encastrer la voiture dans un arbre. Je mourus sur le coup. Sans douleur, ou presque. Avant que la vie ne quitte mon corps, je pus sentir comment certains de mes os s'étaient brisés, la douleur me coupant le souffle. Je tentais d'ouvrir les yeux en vint. Je sentis le froid m'envelopper dans son manteau glacial tandis que je sombrais dans les ténèbres.

Voilà comment je perdis la vie. Emportant avec moi, celle de mes amies. C'est quand mon esprit quitta mon corps que je vins à me rappeler toutes les recommandations de ma mère lorsque je pris pour la première fois la voiture pour conduire seule.

« Daly, n'oublie surtout pas de mettre ta ceinture. Et celui qui conduit...
- Ne boit pas, je sais maman ! Allez arrête, je vais être en retard.
- Excuse moi ma chérie... Je m'inquiète, c'est normal. Allez, file, amuse toi bien et fais attention à toi. Je t'aime, Daly.
- Je t'aime aussi, maman. »

Je vis alors la douleur de ma mère... Je l'avais renié et pourtant, elle me pleurait. Elle s'en voulait de ne pas avoir été plus souvent là pour me sortir du cercle vicieux dans lequel je m'étais plongée. Je vis aussi tous ces hypocrites pleurant ma mort devant les caméras, mais me critiquant une fois à l'abris des oreilles indiscrètes. Je compris à quel point j'avais été bête et naïve de croire que ces gens avait été mes amis.
Mes plus grands fans vinrent sur le lieu de l'accident pour y déposer des fleurs, des ours en peluches, des mots... Le lieu de ma mort devint un lieu d'hommage. Une rumeur se répandit alors dans la ville de Walhaven... Mon fantôme hanterait la ville et tourmenterait ses habitants...

Avec la nouvelle de ma mort, Walhaven devint une ville où toute personne voulant fuir son passé se rendait. A Walhaven, on leur donnait une chance de se reconstruire, de pouvoir oublier leurs erreurs passées. Sur le principe, c'est très simple mais en réalité... C'est bien plus compliqué. Walhaven est une petite ville où tout le monde connaît tout le monde. Et comme partout, le passé rattrape sa proie, les vieux démons refont surface. Et certains succombent après une lutte acharnée... A moins d'être une de ces personnes vivant d'amour et d'eau fraîche, sans aucun secret ou... Vivant la vie à pleines dents sans jamais se préoccuper du regard des autres. Mais à trop jouer avec le feu, on fini par se brûler les ailes. Ou par brûler tout court.